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DALÍ NUMÉRIQUE ET IMMERSIF
(DIGITAL AND IMMERSIVE DALI)

Dalí et son œuvre ont contribué à faire progresser ce que nous continuons à explorer aujourd'hui dans le cadre de la catégorie générique des arts numériques et de l'immersivité. Ceci est particulièrement manifeste au Théâtre-Musée de Figueres, qu'il a conçu comme une immense œuvre d'art, vivante, dans laquelle le visiteur est littéralement immergé, et dont il devient partie intégrante. Dalí voulait que cette expérience soit un véritable « rituel dionysiaque », c'est-à-dire une expérience esthétique et transcendantale totale, transformant son esprit.

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 Le Théâtre-Musée ouvre ses portes en 1974, alors que la société occidentale assiste à la naissance de la culture de masse. Contrairement aux partisans de l'« aura » - défenseurs de la singularité de l'oeuvre et de son caractère unique - Dalí ne considère en aucun cas la reproductibilité technique comme une menace. Au contraire, il voit en elle une opportunité de délaisser l'obsolète pour engendrer un art en phase avec son temps. À cet égard, il convient de noter qu'il défend farouchement la photographie, allant même jusqu'à affirmer qu'elle remplacera la poésie.

 

Dalí est l'un des premiers artistes à expérimenter la photographie, le cinéma, l'holographie et la cybernétique. Passionné d'informatique, il étudie la représentation graphique à travers les pixels et tente de comprendre les mathématiques du langage cybernétique. Il fait alors le pronostic suivant : « L'art actuel n'est généralement pas à la hauteur de l’intensité des autres aspects anti-artistiques de notre temps. De nos jours, l'art semble hybride, inefficace, hermétique, inutilisable. Cela ne signifie pas que les esprits originaux et supérieurs ne se manifesteront pas ; ils le feront sous de nouvelles formes, inconcevables en dehors des limites des beaux-arts et conformément à notre époque » (Entretien avec Salvador Dalí dans la revue Estampa, 1928).